Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 18:23

Paroles du réalisateur:

C’est un film qui questionne et met en avant la notion de sacrifice. C’est le récit, très contrasté de mon enfance, monté à partir de séquences - la vie de mon père, mon départ de L’Ardoise, la dégradation de l’usine et sa fin. Quand on est gosse et qu’on voit son père et son grand-père tout donner pour l’usine et générer un climat de menace permanent autour de vous, c’est assez violent. C’était leur vie, ils aimaient leur famille mais en même temps, leur priorité, c’était l’usine, la politique, le syndicat. On vivait avec la crainte de la fermeture de l’usine. C’était aussi le Parti communiste des années quatre-vingt, dans une position délicate après l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand. Arrivée qui a suscité beaucoup d’espoirs chez les ouvriers, notamment avec la nationalisation de l’usine. Et, contradictoirement, c’est le début du déclin de l’usine et de la classe ouvrière. J’ai pris cet héritage de plein fouet. Et finalement, cette déconstruction de l’usine, c’est pour moi, la déconstruction de l’enfance et la construction de l’homme.

Diriez-vous aujourd’hui que vous avez souffert de ce combat ?

Oui, car ce combat a pris toute la place. Si l’usine a disparu, les êtres eux demeurent. Cette bataille, sur le fond, elle était juste, ils avaient raison, mais c’est sur la forme qu’il faut s’interroger. Cela reste un sujet de tiraillement pour moi : l’engagement du militant s’est fait au détriment de la présence paternelle. Fallait-il tout sacrifier pour l’usine ? Étrangement, j’ai gardé très peu de souvenirs de mon enfance. Quand la réalité a été trop forte, la mémoire s’efface. Pour moi, finalement, L’Ardoise est un territoire de l’imaginaire, aux confins du réel et de la fiction.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : PCF Aude
  • : Le blog des communistes de l'Aude !!
  • Contact

Recherche